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Pré et colline
des castors 
Sauvé

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Ce gros ruisseau traverse le chemin de la Rivière Blanche dans Mulgrave. Prenant sa source dans la partie est de Derry, le ruisseau coule vers Mulgrave et se jette dans la Rivière Blanche. Le ponceau se retrouve sur un terrain qui faisait partie d’une ferme appartenant à Raymond et Bernice Miller. Raymond a grandi sur cette ferme.

 

Du haut du ponceau, le fond du ruisseau apparaît sablonneux sous une eau claire. Comme tous les autres ruisseaux et rivières, cette eau pure était idéale pour pêcher la truite mouchetée (ou omble de fontaine), laquelle offrait un repas succulent à la population locale. 

 

À l’origine, tous les lacs, rivières et ruisseaux de Mulgrave regorgeaient de truites mouchetées tout comme de poissons gris et blancs. Au début des années 1900, l’achigan à petite bouche a été introduit dans bon nombre des plus grands lacs et l’espèce a migré vers les rivières qui y étaient connectées. Toutefois, plusieurs des petits lacs dans Mulgrave et le Parc Papineau-Labelle contiennent encore de la truite mouchetée, grâce aux nombreux clubs de pêche de la région. Les gardiens et les membres de ces clubs contrôlaient la pollution des lacs causée par les déchets, les castors et les pêcheurs peu scrupuleux. En 1971, le Gouvernement du Québec  annula tous les baux locaux et créa le Parc Papineau-Labelle, permettant dorénavant à quiconque de louer un bateau de pêche pour la journée. Le Parc loue également des clubs dont plusieurs étaient la propriété des anciens clubs de pêche. Bien sûr, on n’a jamais remercié ces clubs et leurs membres pour leur contribution au Parc Papineau Labelle.

 

Comme toutes les rivières de Mulgrave, la source du ruisseau Ackert est pure et limpide. Toutefois, à mesure qu’une rivière coule, elle perd sa clarté et sa pureté. L’impact tant direct qu’indirect causé par les gens entraîne la contamination de l’eau par le limon, les coliformes, l’e-coli, etc. Bon nombre de nos routes passent le long des rivières et les traversent. La fonte des neiges et l’eau qui s’écoule des routes transportent du limon et des sels utilisés pour le contrôle de la glace et de la poussière, les déversant dans les rivières. De plus, les gens polluent les rivières et les lacs dans leurs activités récréatives.

 

Mes parents qui vivaient sur la Rivière Blanche ont toujours utilisé l’eau de la rivière pour boire sans aucune purification jusqu’en 1990. À partir de ce moment-là, chaque fois qu’ils ont fait vérifier l’eau, elle contenait de l’e-coli et est devenue impropre à la consommation. Ma femme et moi utilisons toujours l’eau de Rivière Blanche, mais nous la filtrons et la purifions à l’ultraviolet.

 

Les castors et leurs barrages polluent également nos ruisseaux et rivières en stagnant l’eau ce qui cause l’e-coli et le limon. À l’époque où le Club Campeau était actif, les castors ont construit un barrage sur l’un des petits lacs à truites. Le niveau de l’eau est monté de six pieds, a envahi le rivage qui abritait des érables et des bouleaux et l’eau est devenue acide et trouble. Toutes les truites sont mortes. Quelques années plus tard, le barrage fut détruit et 25 ans plus tard, un biologiste a visité le lace pour conclure qu’il faudrait encore 25 ans avant que la truite puisse survivre dans le lac. Voilà pourquoi certains habitants du coin trappent toujours et tuent parfois les castors.

   

Avant l’arrivée des immigrants européens, les populations autochtones trappaient et tuaient les castors et d’autres animaux pour se nourrir et tanner les peaux à différents usages. Ainsi, les Autochtones savaient que la peau du castor ne s’étirait pas facilement; ils l’utilisaient donc pour les sangles des raquettes qu’ils ont fabriquées bien avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord.

 

La trappe au castor et autres petits animaux a donné un revenu additionnel aux nouveaux immigrants et aux générations suivantes. Dans les années 1930 et 1940, une peau de castor de qualité pouvait rapporter jusqu’à 60 $ au trappeur. Aujourd’hui, la même peau vaut à peine 20 $.

 

Aujourd’hui, il est difficile de pêcher la truite dans le ruisseau Ackert. La population piscicole a diminué et les pêcheurs doivent avoir un permis pour traverser une propriété privée de chaque côté du ruisseau.

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